L’être humain lorsqu’il arrive au monde est dépendant d’un autre pour vivre. Si personne ne s’occupe d’un nourrisson il va mourir.

C’est la condition humaine. Nous avons tous vécu cela. Nous n’avions rien à demander, nos besoins étaient comblés.

Lorsque nous grandissons, petit à petit nous sommes amenés à nous autonomiser et notre environnement commence à poser des conditions à la satisfaction de nos besoins, ce qui va générer des frustrations. A un moment, nous allons passer « du principe de plaisir au principe de réalité » tel que Freud l’a décrit et théorisé.

Toutefois, cette dépendance totale inhérente au début de la vie va laisser une empreinte mnésique et psychique en chacun de nous.

Je ne décrirai pas ici toutes les phases de développement de l’humain jusqu’à l’âge adulte ainsi que les différentes blessures que nous allons subir mais cette empreinte de dépendance va se réactiver fortement au moment de la rencontre amoureuse avec l’autre.

La dépendance affective peut être inscrite chez tous les humains mais mon expérience professionnelle ainsi que les études en psychologie montrent que les femmes sont par nature plus dépendantes affectives que les hommes.

Cependant ce qui est à l’origine de cette dépendance est d’abord et toujours un manque de confiance et d’estime de soi. Une partie inconsciente murmure : « je ne suis pas digne d’être aimé ».

La dépendance affective est un faux ami de l’amour

Le choix amoureux est toujours la rencontre de deux inconscients. On va choisir l’autre parce qu’il nous rassure mais aussi parce qu’il est « bras cassé ». Alors on va s’occuper d’eux, être trop aux petits soins, à répondre aux moindres désirs de l’autre, comme ça il ne nous quittera pas. Or c’est précisément ce qui va créer la rupture.

La peur inconsciente qui se cache derrière ce mécanisme, c’est la peur de l’abandon. Or à travers ce mécanisme, la personne s’abandonne déjà elle-même en se décentrant de ses propres besoins et propres désirs pouvant aller jusqu’à une posture sacrificielle.

Pour ces personnes, l’amour ou ce qu’elles pensent être l’amour est comme une drogue. D’ailleurs on parle aussi de dépendance à un produit.

Elles ont besoin de ce pseudo amour pour se sentir exister. La moindre absence de l’autre plonge les dépendants affectifs dans un grand état de manque qui réactive sans cesse la peur d’être abandonné.

Ce qui terrifie le plus les dépendants affectifs, c’est la solitude. Ils feraient tout et n’importe quoi pour ne pas se retrouver seuls face à eux-mêmes craignant de se retrouver dans un vide abyssal

Lorsqu’une relation ne les satisfait pas, est destructrice, ils sont incapables de rompre et préfèrent tout accepter en se plongeant dans une forme de déni qui s’apparente à un déni de soi.

La dépendance affective est donc un faux ami de l’amour. Pourtant c’est bien d’amour dont il est question mais d’un amour déçu, blessé, trahi. D’un manque d’attachement sécure qui remonte à l’enfance. Une blessure encore bien présente qui est toujours active et fait souffrir les dépendants affectifs en les rendant anxieux, intrusifs, jaloux, empoisonnant toutes leurs relations.

Sortir de la dépendance affective

Pour en sortir, il est nécessaire d’en prendre conscience et d’accepter ce qui est.

Le chemin n’est pas simple mais libérateur. Il va s’agir de se mettre face à cette blessure qui empoisonne pour enfin commencer le processus de cicatrisation et de guérison.

Un accompagnement est souvent nécessaire pour vaincre la dépendance affective et retrouver la voie de l’autonomie et de la liberté.

Parce que l’amour n’aliène pas. Il rend libre…